Chapitre 1 : La rencontre

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Je viens de me séparer de mon mari, la rupture passe bien, très bien même, aux yeux des autres je fais semblant, mais en vrai je sais depuis tellement de temps que c'est terminé que je ne peux qu'aller bien et pour de vrai.
Mais seule, la vie est triste, je ne veux pas de sentiments, même si je sais que je me mens et que certaines de mes "déviances" font que je m'attache toujours trop et trop vite, mais cette fois-ci c'est décidé, je cherche une relation simple, dans laquelle on se ferait plaisir à deux avec quelqu'un dont je me ficherais éperdument...
Je choisis la facilité et m'inscris donc sur un site de rencontre bien connu, phase 1 je me crée un profil pas de photos, pas de description, un peu peur de tomber sur mon ex et de lui faire du mal, avec ma sœur on écope des centaines de profils, certains sont drôles, d'autres font un peu peur, d'autres encore ne se présentent pas, ils se vendent, leur profil ressemble à un mélange entre un CV et un dossier médical.
Et puis il faut bien se lancer, ma sœur m'y oblige presque, passée la nouvelle année, nouveau départ je dois me lancer ! Choix des photos, rédaction de mon profil, je déteste tout ça, j'aime écrire sur des blogs, raconter des choses, mais pour les rencontres j'aime le réel.
J'accepte quelques demandes, parle avec quelques garçons, certains veulent des trucs sérieux, d'autres des coups d'un soir, je m'en fiche de toute façon, et puis il y en a un qui sort du lot, on parle de chats de jeux vidéos, d'un peu tout et de rien en même temps, ça reste vague, mais ça me donne envie de le connaître, sur les photos je me dis bof j'aime pas, mais il me propose un ciné trois jours après, ça n'engage à rien, j'accepte.
On continue à se parler, il ne travaille pas loin de chez moi, il fini tôt ce soir, et me propose un verre, je suis en pyjama dans mon lit, mais j'accepte, en 15 mn ma douche est prise j'ai mis un coup de mascara et de suis habillée, je cours pour arriver au seul café encore ouvert à côté de chez moi, je stresse, mais qu'est ce que je suis en train de foutre ?
Je le vois traverser la grande avenue, je stresse encore, je compte dans ma tête, collision dans 5, 4, 3, 2, 1, BIM il est vraiment pas mal en fait !
 
Un verre, deux verres,  le bar ferme, je n'ai ni envie d'arrêter de boire des verres avec lui, ni envie qu'on aille chez moi, pas encore... on marche jusqu'à trouver un autre bar, un verre, le bar ferme aussi, toujours pas envie de rentrer, la question ne se pose même pas d'ailleurs, on sort de là et on continue à marcher, plus longtemps cette fois, on parle musique, film, de lui, de moi, de ce qu'on aime, Paris est vide tout est fermé, certains trouverais ça morne, mais pas moi, peut-être même, pas nous.
Même les Champs sont vides, un taxi plus tard on change de quartier, c'est un bar qu'il connaît bien, je suis un peu sur son territoire, je suis loin de chez moi, je devrais être stressée mais non je suis bien, il vient de se séparer lui aussi, on parle de nos histoires mutuelles, elles ont quelques points communs, je lui dit des choses que je pensais pas dire à un premier rencard, je m'en fous je suis naturelle, il reste c'est que ça lui va, deuxième verre nos jambes se frôlent, elles se collent même, et j'aime bien cette sensation. Puis le bar ferme il est 4h du matin, je l'ai rejoint à 22h j'ai l'impression que ça fait 10 minutes !
Je me demande si je ne vais pas rentrer, puis je marche, il me demande ce que je fais, je n'ai rien trouvé d'autre à dire que cette phrase, vraie mais, tellement cliché "J'aime marcher dans Paris la nuit", on a marché encore, dans le froid.
Et puis on est tombé sur un autre bar, encore fermé, je lui dit que je dois avoir une tête de déterré que mon mascara coule, je le sens, il me répond simplement que ça à son charme, on c'est enlacés, embrassés, calinés, pas de fringues qui s'arrachent, pas de bestialité, c'était juste naturel en fait.


Le bar n'ouvrait pas, il m'a proposé d'aller à l'hôtel, il avait froid, de toute façon pas d'autre choix, sinon on rentrait chacun chez soi, pas envie, par contre j'ai très envie d'un café, il me promet d'aller m'en chercher un dès que le bar va ouvrir, je n'en crois pas un mot je l'aurais lui mais je n'aurais pas mon café, collé au bar un petit hôtel, une chambre, là encore on parle un peu, j'aime discuter avec lui en fait.
Et puis c'est l'effusion, les habits et les masques tombent, c'est bon, beaucoup trop bon, c'est parfait, il s'occupe de moi, on est proche de la torture, de la très bonne torture.
Je le saoule avec mon café, ça en devient un jeu, et je sais qu'il n'ira pas le chercher, on joue on ris, plus de temps, plus d'heure, plus de lieu, d'hôtel, de site de rencontre, plus rien.
Vers 7h il va me chercher ce café, j'hallucine !

On dort un peu, je dors mal évidement mais je dors, dans ses bras.

On se réveille, il faut laisser la chambre, douche, retour au café avant de rentrer, assis en terrasse dans le froid on entends la sirène des pompiers, "ah c'est le premier mercredi du mois" "oui c'est même le premier de l'année" !


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